Forever Pavot + Magic & Naked
Le nom est évocateur, mais laisse planer une vapeur de mystère. Qui est ce mec, bien sûr obnubilé comme la terre entière par les prod londoniennes de Serge Gainsbourg, mais pas seulement? On a tous tous tous été pris de vertige sur le son de basse et l'espace infini des productions de Gianni Ferrio, Alessandro Alessandroni et encore Morricone, dans ces Western foireux ou magnifiques. La ruée vers l'or, où les mecs transpirent du début à la fin. Où la lumière hypnotique a su s'imprimer dans nos cerveaux en technicolor. Alors, Forever Pavot c'est un peu ça. Etre moderne, c'est être maitre de son temps. Faire du neuf avec du vieux, ou plutôt faire du beau grâce à des vieux, c’est toute l’ambition de « Rhapsode », disque où les sixties d’Ennio et autres compositeurs de musiques de films trouvent enfin le chanteur qui leur manquait. Avec en plus une vraie dépendance pour les albums concept anglais : SF Sorrow, More, The Kinks are the Village Green Preservation Society… En gros un monde à part, ou plutôt un monde à part entière que celui de cet Emile Sornin, pro de la bidouille et démolisseur de cloissons, chez qui les nuances se laissent maltraiter par des pédales wah-wah et des boucles de clavecins sinusoïdales. Ils débarquent à 5, matériel analogique comme s'il en pleuvait. Vraie expérience de glissement vers l'inconnu.