Sultan Bathery (IT)
Al Doum & the Faryds (IT)
L'Italie... On pourrait tous se mettre d'accord sur le fait que ce pays va mal, au plus profond de lui-même...Où s'est envolée la splendeur passée ? Sans remonter jusqu'à la chapelle Sixtine, il suffit de se replonger dans les années 70, dans l'esthétique lisse et baroque du cinéma de Dario Argento, Mario Brava, Lucio Fulci et de ces incroyables bandes-son signées Ennio Morricone, Piero Umiliani, Goblin... Quand les Draculas côtoyaient des vierges, ou les gangsters saignaient à blanc...Mais, les monuments s'effondrent. Pour renouer avec cette Italie d'avant le déclin, deux groupes psyché-prog-garage-free jazz d'une improbabilité hors norme. Sultan Bathery, ce trio punk à l'âme perdue dans les méandres psychédéliques, élevé à la pizza Masala et aux spaghettis Morricone, se cherche une raison de vivre lors d'un voyage initiatique dans le sud indien. Défoncés aux films Bollywood, consumés par l'excès d'ennui de leur chambre d'hôtel indien, ils rendent hommage à la ville la plus glauque qu'ils n'aient jamais connue: Sultan Bathery. Les yeux pleins de brouillard coloré, ils lui vouent un culte étrange et dressent leur lingam de musique le temps d'un concert. Danse, Sâdhu, danse! Al Doum & The Faryds. Son ethnique et musique psychédélique. Genre de barbus cradoques posés avec leur chien, à qui on fait la causette devant la Migros. Mais ces mecs-là sont habités par quelque chose qui nous dépasse. Disciples de Olé Coltrane et de Sun Ra, percussions méchantes et yeux fermés, ils nous parlent, sans en prononcer les mots, de totems, de dunes, d'éléphants et de dessins géants dans les champs de blé.