The Sadies (CA) + Pierre Omer & Julien Israelian (CH)
Groupe Canadien vraiment magnifique au nom évoquant un prénom féminin et à la fois la tristesse et la beauté absolue des grands espaces, Les frères Good (Travis et Dallas) nés à Toronto ont conçu il y a 20 ans la plus belle des histoires. Avant Calexico et pendant Neil Young, dont ils furent l'un des éphémères backing bands, avec le même line-up depuis leurs débuts, The Sadies est le plus habité des groupes psyché-country en activité aujourd'hui ! Au fil d'incroyables albums toujours très instrumentaux et de collaborations innombrables, leur musique exprime une beauté perdue et nostalgique où campagnes, lacs et forêts étaient Dieux sur terre. Ils dessinent une histoire faite de nature et d'humains dans une Amérique du Nord défigurée, où les procès en pleine rue d'un Farwest côtoient la description de la construction d'un nid d'oiseau. Des histoires, où les bandits au grand cœur chevauchent plaines et villes, où les chemins de fer n'existent pas encore. Contrebasse, guitare, violon, batterie, banjo. Autoroute interminable vers une country sans chapeau de cowboy ni de Tea-Party, mais pleine de reverb et de trémolo et de classe. Des doubles voix mystiques de la région des grands lacs. Éblouissants et puissants, les frères Good, sont comme les doigts de la main, l'un citadin et abordable, l'autre habitant en ermite dans sa cabane. Et cela se voit dans leurs regards ! Concert exceptionnel pour ce groupe qui fête ses 20 ans, et qui vient pour la première fois à Genève. On le connait bien, et ce dans un large périmètre autour des pierres du Niton. Mais on ne sait jamais sous quelle forme il apparaît, ni de quelle couleur de peau il sera. Immortelle passion pour la musique qui grince et les shellacs qui se conservent, tant bien que mal, à côté de son Radiogramme, Pierre Omer n’a jamais perdu une seconde pour monter groupes et projets ou composer une ballade qui parle de vieux copains. Guitariste aux doigts d’argent, aux ongles manucurés ou encore à la moustache cirée, son ombre c’est la nuit qu’elle se déploie, pour dévoiler seul ou en binôme son univers afro-européen, dans un son de guitare sorti d’un teppaz. Dans son coeur parfois ironique parfois meurtri, battent aussi bien les échos des bluesmen du Delta, que les vapeurs d’opium du rebetiko. Les guitares désertiques de Neil Young ou la chaleur brûlante de Django. Homme complet. Accompagné de l’amarnienne percussivité de son indéboulonnable acolyte Julien Isrealian, voici une première partie pleine de justesse.